lundi 2 juillet 2007

réglons lui son compte à c't'adulte !

Pour ceux qui comprendaient mal mon humour, il n'est pas question d'un adulte autre que celui qui est en moi. Tout cela dit avec un ton de faux gangsters doux comme un agneau. Clarification faites, commençons :



Dans mon précédent billet je vous parlais du transfert complexe entre l'adolescence et l'âge adulte, comme passer du singulier au pluriel (la société). Parce qu'un adulte ça des comptes à rendre à des gens que ça intéresse peu dans le cadre de leur métier de savoir si on est en difficulté financière et que c'est pour ça qu'ona besoin d'aide, eux ils veulent les faits, la pure logique.



Je ne veux pas devenir comme ça.


Je crois beaucoup à cette phrase dites précédemment ; l'art c'est le plaisir de côtoyer les gens dans la rigueur du processus de création. J'y travaillerai tous les jours pour arriver à faire un théâtre de transmission.

Je me fais à manger toute seule mais je préfère toujours les bouffes à plusieurs

Jalousement, je préserve mon intimité en restant disponible pour aider au meilleur fonctionnement du monde qui m'entoure.

Je fais attention à ma santé en essayant de savoir où se trouve mes limites et en prenant un peu de temps pour moi. Dans la vie on a pas tous les jours 20 ans, je travaille à en profiter au mieux de mes capacités.

Je suis plus sure de moi en gardant toujours en mémoire que le doute est le meilleur remède contre l'incompétence et la stupidité.

Je veux tenter de vivre au pluriel avec l'homme que j'aime.

Je sais qu'un adulte c'est beaucoup d'autres choses. Je sais aussi que c'est en marchant qu'on apprend le chemin.

Pour moi le monde des adultes commencent par une réconciliation avec le monde de l'enfance. Redécouvrir la vie avec eux, leur donner ce que je n'ai pu avoir. Je m'applique chaque jour à un noouveau défi pour mettre K.O les monstres de dessous mon lit. Aussi, je jure de continuer à rire aux éclats, à rester sensible au regard des gens qui m'entourent, à m'émerveiller devant la beauté et à regarder en face la laideur pour la contrer. Rien prendre pour acquis. Partager. Aimer vraiment, intensément. Je jure de veiller à ne pas avoir la langue de bois.

Je tâcherai d'être moi-même à chaque instant en ne cessant jamais de grandir.

manifestation de l'adolescence

Joss trouve que je vis une rencontre intense avec la marionnette, il a raison. C'était le but de ce blogue, ne pas laisser les jugements affadir la passion que j'ai pour le monde qui m'entoure.

Ce monde est fait de théâtre, d'art, d'amitié, d'amour et de curiosité. C'est en continuant toujours d'observer, de s"étonner, de s'émeuvoir qu'on peut réussir à percevoir la magie qui réside dans les arts, l"évolution de la vie. Ce n'est pas si simple à mon avis de devenir grande, devenir une adulte comme on dit. D'abord, tout le monde a sa version de la jeune femme moderne, ses désirs, ses besoins, comment doit-elle se comporter dans la société. Deuxio, Que faut-il faire avec les gens qui, à trente ans, sont encore à nos yeux des ados ? Et puis c'est à quel âge que l'on devient adulte ? Et tertio, l'adulte ce n'est pas à travers nos yeux qu'il se crée chez les autres ? Le papa et la maman sont forcément des adultes dans les yeux du petit qui regarde ces gens qui pendant plusieurs années ont une emprise sur ses décisions et sa pensée. Avoir un appartement, un emploi payant, un compte en banque vide parce que notre argent sert à manger, payer hydro, le compte de téléphone et toutes les petites choses de la vie courante, est-ce que c'est adulte ?

Ce qui est vrai c'est que l'adolescent vit indépendamment des responsabilités, l'épicerie est faite même si l'ado ne cesse de répéter mm'an ya rien à manger, le souper est prêt sans qu'il ne lève le petit doigt, il ne pense pas toujours à appeler pour dire je rentre très tôt demain matin ou je en rentre pas, bien loin de croire que quelqu'un s'inquiète d'un jeune de seize ans. Insouciant, tout le monde devrait faire comme eux. Si ya rien à manger, pas grave, il bouffera une poutine au resto du coin. Non justement. Le rôle d'un adulte c'est de s'assurer que l'éducation saine portera l'ado à réfléchir et à vouloir le mieux pour lui.

Le problème se trouve très précisément ici; l'ado fait ce qu'il faut pour plaire aux copains, veut ce qu'il y a de mieux pour eux alors exit la famille, les choux de Bruxelles, le lave-vaisselle sale et le fouilli monumental entre le lit et la porte de la chambre. Quel importance, face à l'ami qu'il faut sauver de la catastrophe d'une première peine d'amour ou d'un échec en Math ?

L'ado vit au singulier. Vrai. Parce qu'il ne fait qu'un avec ses amis, parce que ce moment de la vie est si intense on a pas le temps de s'occuper des choses anodines du quotidien. On a tous déjà passé par là, et d'autres y passeront après nous et j'espère qu'on leur laissera la chance de vivre ce moment.

dimanche 1 juillet 2007

Ulica Krokodyli

Le deuxième spectacle des élèves de Charleville était adpté d'une nouvelle de Bruno Schulz sur l'histoire d'un ghetto juif durant la seconde guerre et dirigé à l'allemande. Ici, rien de péjoratif dans ce paradoxe mais plutôt une façon de se dire que l'esthétique théâtrale allemande semble bien appropriée aux atrocités du milieu de ce 20e siècle. Présenté comme un cabaret burlesque sur la mort, ce spectacle est d'une grande rigueur et précision gestuelle et c'est l'objet qui devient prétexte à la vie d'une marionnette. En ressort une ambiance chaotique et rigide qui montre, avec un brin d'humour, l'angoisse qui pouvait régner dans le ghetto mais aussi l'angoisse des gens qui voulaient ne surtout rien à voir à faire avec ces "erreurs de la nature". Troublant.

Je me demande parfois si ce genre de théâtre ayant un propos si grave mais un rythme entrainant et un visuel si plaisant permet au spectateur de comprendre le point défendu. Et puis je me crois bien que oui...

l'homme qui faisait le soleil

C'est l'école supérieur nationale de la marionnette de Charleville-Mézières qui ouvrait, en tant qu'hôte, les rencontres internationales de la marionnette en présentant leur spectacle.

Deux metteurs en scène, un français et un allemand, sont venus dirigés les élèves pour l'exercice final de 2e année. 1 mois et demi de travail, chacun était libre de choisir son camp, selon la personne humaine qu'est le metteur en scène, sa méthode de travail, sa vision des différents éléments théâtraux et son esthétique.

Roland Shon, le français dirigeant la troupe théâtrenciel, offre de travailler sur l'homme qui faisait le soleil, un texte de son cru qui raconte l'histoire de la petite fille qui voulait trouver l'homme qui fait le soleil. Une fable simple sur la nature mais qui devient complexe dans le traitement de la mise en scène. J'ai remarqué, en assistant à plusieurs spectacles de théâtre français que le texte occupe une grande place, presque envahissante qui donne au schéma scénique une lourdeur que la beauté d'un texte ne peut plus pallier. Ce texte que j'ai tenté de digérer, d'apprivoiser sans en chercher à tout pris le sens juste, je ne peux pas dire que je l'ai reçu en entier mais je veux vous en livrer quelques bribes parce que je crois en avoir perçu toute la bonté et le bonheur des acteurs-marionnettistes de plonger dans cet univers. La petite se retrouve, après quelques rencontres, devant la femme qui fait les arbres ... Vous le connaissez, celui qui faisait le soleil ? ...Il faut être plusieurs pour faire une chose aussi énorme...mais alors, comment il font ? Ils l'écrivent et ils y pensent...est-ce qu'un jour je pourrai faire le soleil moi aussi ? ...Oui, tu le fais déjà puisque tu y penses.

Elle m'a touchée cette petite...